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Appréciation accrue de la culture québécoise et de la langue française par les enseignants d’arts plastiques et de musique

dante kids
Montréal - mardi, janvier 16, 2024

Nick Batzios est spécialiste en musique à l'école primaire Willingdon de NDG où il enseigne depuis 25 ans. Étant lui-même musicien - il chante, joue du piano et de la guitare -, la musique fait non seulement partie intégrante de sa vie, mais aussi de son métier d'enseignant. Il considère l'enseignement de la musique comme un moyen d’accroître la santé du cerveau et d’améliorer les fonctions cognitives.

Il explique que la musique contribue également à faciliter l'apprentissage d'une langue plus rapidement. Pour ses élèves, majoritairement anglophones, l'apprentissage du français langue seconde par l’entremise du chant, par exemple, permet d'améliorer l'expression orale, la lecture et l'écriture.

Le cours de musique est un espace où l'on fait abstraction des différences sur le plan scolaire et où l'on se réunit pour former une chorale ou un groupe instrumental. Le chant englobe tout le monde ‑ les élèves ayant une bonne maîtrise du français et ceux qui éprouvent de la difficulté avec cette langue, de même que tous ceux qui se situent entre les deux. « Peu importe la langue que les élèves utilisent dans leurs autres cours, chacun d'entre eux chante en français, sans exception », de dire fièrement M. Batzios. 

Toutes les chansons que les élèves de la classe de musique de M. Batzios apprennent sont en français. À son avis, l'enseignement de la musique contribue à la réussite scolaire grâce à la mémorisation et à l'assimilation des informations verbales. Chanter des chansons françaises dans le cours de musique aide les élèves à apprendre à lire, écrire et parler le français rapidement et efficacement.

L'enseignement d'une autre langue par l’entremise de la musique ne comporte pas seulement des avantages sur le plan académique, où les élèves apprennent les accents, le rythme et la prononciation des mots; il leur permet également de découvrir une autre culture. Souvent, M. Batzios leur propose une chanson du folklore québécois, qui renvoie à une époque plus ancienne et qui peut parfois être rattachée à une ville ou à un village donné. « On trouve beaucoup de choses dans la musique, surtout dans le rythme », explique-t-il.

En fait, M. Nick, comme le surnomment ses élèves, préconise l'enseignement de chansons dans différentes langues. Ses concerts scolaires affichent un programme varié qui regroupe toujours des chansons en anglais et en français, et par le passé, il a introduit d'autres langues telles que le grec, l'hébreu ainsi que l'italien. Il a souvenir que des élèves de 2e et 3e année aient tous interprété à la perfection une chanson de Noël grecque lors d’un concert antérieur. 

Ces concerts, qu'il est impatient d'organiser chaque année, permettent aux élèves de démontrer leurs talents à leurs familles et à leurs amis en offrant des prestations instrumentales et en interprétant des chansons dans d'autres langues. Selon M. Batzios, ces concerts renforcent l'estime de soi des élèves et leur procurent un sentiment d'appartenance. 

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Michael Venditti, enseignant d’arts plastiques, affirme que les élèves de Dunrae Gardens sont très ouverts à l'apprentissage du français, notamment à travers les arts plastiques. Multilingue lui-même et artiste visuel aux techniques mixtes, il enseigne l'art à des élèves de tous les niveaux scolaires à l'école d'immersion française située à Ville Mont-Royal. Il se décrit comme un « artiste enseignant ». 

Il enseigne en français et attribue la réussite du programme d'immersion à l'ouverture d'esprit qui caractérise l'école. Son approche consiste à laisser les élèves s'exprimer comme ils le peuvent, artistiquement et verbalement, et autant qu'ils le peuvent en français.

Les élèves des classes d’art de M. Venditti sont initiés dès la 1re année aux grands mouvements artistiques originaires d'Allemagne et de France, et de toutes les parties du monde. Il se réfère au vaste choix de matériel associé à ces périodes artistiques pour enseigner l'art et les artistes de différents pays. Il met également l'accent sur l'art et les artistes d’ici, précisant que Montréal constitue une ville idéale pour apprendre à connaître et à apprécier l'art, grâce à son multiculturalisme. 

Il invite les artistes montréalais à venir parler à ses élèves en français, et puisqu’il enseigne dans une école d'immersion française, il demande même à ceux qui ne sont pas francophones de faire des présentations en français. « Il règne dans notre école une atmosphère sans jugement et accueillante pour la langue française, car nous faisons tous partie de la communauté montréalaise. Nous nous considérons comme une communauté très unie et internationale à Dunrae Gardens », ajoute-t-il.

M. Venditti ajoute que les cours d'arts plastiques portent autant sur la création que sur le débat. Les différentes créations et interprétations issues d'un même travail donnent lieu à des discussions intéressantes et animées en classe, ce qui encourage le dialogue en français. « C'est un échange libre qui favorise l’appréciation de l'art », précise-t-il. En matière de discussion, il encourage une approche de type « autour de la table » où les jeunes sont invités à parler de leur art.

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À l'école primaire Pierre Elliott Trudeau de Rosemont, l'enseignante Arianne Asly‑Verdon a du pain sur la planche. En effet, elle enseigne la musique aux élèves des différents niveaux scolaires, de la prématernelle à la 6e année, y compris les classes SEEDS, en plus d’enseigner les arts dramatiques aux élèves de 1re et 2e année. 

Ses cours sont dispensés en français et sont accompagnés d'explications en anglais lorsque cela s'avère nécessaire. Elle souligne que certains élèves sont parfaitement bilingues et passent aisément de l'anglais au français, reflétant son propre parcours puisqu'elle a grandi avec un parent francophone et l'autre anglophone.

Dans les cours d'arts dramatiques, les élèves créent de petits sketches en français. L'un des projets consiste à concocter leur propre potion de sorcière. En équipe, les élèves élaborent un scénario et jouent ensuite les rôles. Ils sont encouragés à présenter leurs sketches en français et, bien que certains éprouvent des difficultés, ils finissent par trouver un moyen de s'exprimer dans une langue autre que leur langue maternelle, explique Mme Asly‑Verdon. Une part du travail consiste à faire preuve d'imagination pour utiliser des termes spéciaux afin de décrire les potions magiques dans le cadre de leur sketch. Le théâtre est un excellent moyen de se libérer de ses inhibitions lorsqu'on parle une autre langue, explique-t-elle.

Dans les cours de musique de Mme Asly-Verdon, on entend des chansons en plusieurs langues. Elle fait remarquer que les élèves interprètent des chansons célébrant Hanoukka, Kwanzaa, et qu’elle a même introduit des chansons en hawaïen et en latin! « Les enfants adorent ça même si la langue ne leur est pas familière. Le chant a un pouvoir énorme », conclut-elle. 

À propos de la Commission scolaire English-Montréal

Forte d’un effectif de plus de 35 000 élèves composé de jeunes et d’adultes, la Commission scolaire English-Montréal (CSEM) est la plus grande commission scolaire publique anglophone du Québec. Fondée le 1er juillet 1998 dans la foulée de la création des commissions scolaires linguistiques par le gouvernement du Québec, la Commission compte un réseau de 73 écoles et centres. Pour en savoir davantage, veuillez consulter le site Web de la CSEM à l’adresse www.emsb.qc.ca.

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