Communauté

Message du président : la CSEM demande au gouvernement plus de 10 millions pour des dépenses liées à la COVID-19 non budgétisées

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Montréal - jeudi, février 25, 2021

Au nom du conseil des commissaires de la Commission scolaire English-Montréal (CSEM), j’ai estimé qu’il était important de fournir à la communauté une mise à jour de la situation financière de notre Commission, à la suite du contrôle budgétaire du deuxième trimestre. Notre situation financière est pire que ce que nous avions prévu, et ce, en grande partie à cause de la pandémie. À elles seules, les dépenses liées à la COVID-19 pourraient se chiffrer à plus de 10 millions de dollars, somme qui n’avait pas été budgétisée.

Contexte 

Les membres du conseil des commissaires actuel sont entrés en fonction en pleine pandémie, il y a de cela moins de quatre mois, un an après la mise sous tutelle de la CSEM. Bien que nous ayons concentré nos efforts sur la sécurité et le bien-être de notre communauté, l’évaluation et la mise en œuvre du Plan de transformation ainsi que le recrutement de notre prochain directeur général, la situation financière de la CSEM, qui se détériore de plus en plus, devrait préoccuper l’ensemble des parties prenantes.

En juin 2020, l’administratrice nommée par le gouvernement a adopté un budget de 376 millions de dollars pour l’année 2020-2021; ce budget prévoyait l’utilisation du surplus accumulé de la CSEM, soit 7,8 millions de dollars, pour équilibrer les revenus et dépenses pour l’année se terminant le 30 juin 2021. 

C’était la première fois depuis de nombreuses années que la CSEM prévoyait un déficit de cette ampleur, en grande partie attribuable à la pandémie; ce déficit devait être comblé à même le surplus accumulé par la commission scolaire.

On n’a jamais reçu d’approbation du financement de la mise en œuvre du Plan de transformation

Il est important d’insister sur le fait que le coût de la mise en œuvre du Plan de transformation de la CSEM n’a pas été inscrit au budget adopté par l’administratrice, en juin dernier. Pour remettre les choses en contexte, lors d’une réunion du conseil, le 4 novembre 2020, l’administratrice a annoncé que la CSEM avait obtenu du ministère de l’Éducation du Québec l’autorisation d’utiliser, aux fins de la mise en œuvre du Plan de transformation, le surplus accumulé. Or, le 17 février dernier, le sous-ministre de l’Éducation a confirmé, par écrit, que ce n’est pas le cas. En conséquence, la CSEM ne peut pas utiliser le surplus accumulé pour financer la mise en œuvre du Plan de transformation. 

Situation actuelle

Alors que nous en sommes à mi-chemin de notre exercice financier, la situation est pire que ce qui avait été projeté en juin dernier. En raison d’une combinaison de la diminution des recettes et d’une augmentation importante des dépenses, le déficit de la CSEM prévu pour 2020‑2021 pourrait s’élever à 14,6 millions de dollars, dont 10 millions de dollars sont attribuables à des dépenses liées à la COVID‑19. Il ne s’agit là que d’une projection; il est important de souligner que ces chiffres vont vraisemblablement changer, une fois que nous disposerons des chiffres réels s’appliquant aux deux prochains trimestres. 

Voici la ventilation de ces projections de dépenses élevées, liées à la COVID‑19, qui, à ce jour, ne sont pas financées par le ministère de l’Éducation :

  • 5 millions de dollars de plus pour l’école virtuelle de la CSEM;
  • 3 millions de dollars de frais de garde engagés pendant la pandémie, liés aux fermetures et aux absences, à rembourser aux parents;
  • 1,6 million de dollars liés à l’achat d’équipement de protection individuelle;
  • 340 000 $ additionnels pour les frais d’entretien des immeubles.

Les chiffres susmentionnés ne comprennent pas les dépenses engagées pour l’achat, l’installation et l’entretien de 800 purificateurs d’air dans nos écoles, dans les classes où il n’y avait aucune ventilation mécanique – des frais évalués à 1,4 million de dollars, que la CSEM a entièrement assumés. 

N’eût été des dépenses susmentionnées liées à la pandémie, nécessaires pour assurer l’environnement éducatif le plus sécuritaire possible pour les élèves, les enseignants ainsi que pour les autres membres du personnel et leur famille, la situation financière de la CSEM serait beaucoup plus favorable.

Perspectives d’avenir

La situation décrite ci-dessus n’est pas propre à la CSEM. Bon nombre d’autres écoles et centres de services scolaires, dans l’ensemble du Québec, sont confrontés à des déficits similaires. À l’instar des autres provinces et territoires, le Québec a reçu du financement additionnel de la part du gouvernement du Canada pour les dépenses en éducation liées à la lutte à la pandémie. Le gouvernement du Québec doit utiliser ces transferts additionnels, de même que ses propres revenus, pour compenser la CSEM et tous les autres établissements d’enseignement qui ont fait le nécessaire pour assurer la poursuite de la formation des jeunes et des adultes en ces temps exceptionnels.

Demande d’aide au gouvernement

La CSEM demande au gouvernement du Québec de financer son déficit, attribuable aux circonstances exceptionnelles vécues l’an dernier. Si le gouvernement du Québec fait la sourde oreille, nous n’aurons d’autre choix que de prendre des décisions très difficiles lors du dépôt du budget, en juin prochain. Dans l’intervalle, nous allons continuer à suivre notre situation financière de près et à prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer le maintien et l’amélioration des services aux élèves pendant cette période difficile. Il s’agit là de l’engagement que nous prenons envers la communauté. 

Le président de la CSEM,
Joe Ortona

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