(2017-18)

La Commission scolaire English-Montréal a annoncé son intention d’étendre à plus grande échelle son projet pilote STIAM qui connaît un vif succès, vantant les mérites de cette approche comme voie d’avenir pour l’enseignement des sciences.

Le programme STIAM (sciences, technologies, ingénierie, arts et mathématiques) est une initiative multidisciplinaire qui vise à favoriser la créativité chez les élèves ainsi qu’une participation poussée de leur part dans la réalisation d’une série de projets de groupe, en abordant non seulement les cinq matières enseignées à l’école mais aussi en rendant ces projets plus pertinents, plus créatifs, plus intéressants et davantage axés sur la découverte. STIAM est une approche pédagogique ayant pour objectif de promouvoir un esprit inquisiteur, un raisonnement logique et des compétences en matière de collaboration. 

Au cours de l’année scolaire 2016-2017, ce projet a été mis à l’essai avec succès dans deux écoles primaires, soit Général Vanier à Saint-Léonard et Pierre Elliott Trudeau à Rosemont. Durant la période pilote, la CSEM a désigné trois de ses conseillers pédagogiques afin qu’ils agissent à titre de leaders STIAM pour les deux écoles mentionnées précédemment. Il s’agit de Sara Iatauro, conseillère en sciences pour les écoles primaires; Nicolas Doyon, conseiller en arts; et Chad Leblanc, conseiller en mathématiques au niveau primaire. Chaque semaine, ils ont rendu visite aux deux écoles pour animer des exercices STIAM avec les élèves et discuter des rouages du programme avec les enseignants et les directions d’école.

Les trois leaders STIAM de la CSEM sont fortement encouragés par l’impact positif du programme sur les élèves des écoles Général Vanier et Pierre Elliott Trudeau depuis septembre dernier. Ces élèves sont toujours impatients d’entamer les projets STIAM prévus dans leur laboratoire ouvert où ils ont l’occasion d’apprendre, de découvrir et d’être stimulés tout en s’amusant. Les leaders souhaitent que le plus grand nombre possible d’écoles primaires et secondaires de la CSEM adoptent le programme STIAM, ou à tout le moins quelques-uns de ses volets, dans le cadre de leur curriculum respectif d’ici quelques années.

En 2017-2018, dix écoles primaires (Elizabeth Ballantyne à Montréal-Ouest, Pierre de Coubertin et Honoré Mercier à Saint-Léonard, Coronation dans Côte-des-Neiges, Westmount Park à Westmount, Carlyle à Ville Mont-Royal, Gardenview à Saint-Laurent, Michelangelo à Rivière-des-Prairies, Dalkeith à Anjou et Bancroft sur le Plateau) et deux écoles secondaires (John Paul I à Saint-Léonard et James Lyng à Saint-Henri) ont adopté le programme STIAM.

Fort populaire en Chine, en Inde et aux États-Unis, le programme STIAM stimule la participation active des élèves, par essais et erreurs, à une série de projets interactifs qui intègrent les cinq disciplines d’enseignement auxquelles réfère l’acronyme STIAM, et ce, en utilisant des dispositifs technologiques de pointe et du matériel de construction des plus élémentaires. Ces projets contribuent à créer une dynamique de groupe parmi les élèves où ils sont appelés à travailler ensemble à la conceptualisation, la communication, la collaboration et la construction dans des situations authentiques que leur fournit leur enseignant. Ensemble, ils déterminent comment les choses fonctionnent en posant des gestes, en faisant appel en classe à une approche plus fidèle à la réalité. Par conséquent, les projets STIAM favorisent non seulement la communication, la conceptualisation et la collaboration, mais aussi la curiosité, la créativité et l’esprit critique.

« Les jeunes saisissent bien le processus d’interrogation et la façon de se questionner par rapport aux situations qui leur sont présentées », a déclaré Mme Iatauro. « STIAM procure aux élèves le cadre qui les oriente vers l’explication ce qui, du même coup, leur permet de s’approprier leurs apprentissages. » 

Le laboratoire ouvert est au cœur du programme STIAM. Il s’agit généralement d’une salle de classe inutilisée et convertie qui met à la disposition des élèves les outils et le matériel nécessaires à la réalisation des projets ou des exercices en question. Cet environnement est également propice à la créativité novatrice et à l’apprentissage. « Ce laboratoire procure les outils essentiels à la création d’un environnement dynamique et favorable à la stimulation de l’esprit des élèves », a indiqué M. Doyon.

« C’est un endroit qui incite les jeunes à expérimenter, à construire et à trouver des solutions. C’est ni plus ni moins un tremplin vers l’obtention du statut officiel d’école STIAM. »

« L’un des moments les plus marquants pour moi jusqu’à présent dans l’aventure STIAM fut sans contredit lorsqu’un élève m’a approchée pour me dire que le laboratoire ouvert était son local préféré dans toute l’école », a ajouté Mme Iatauro.

Chacun des leaders STIAM de la CSEM prend plaisir à promouvoir le programme STIAM en tant qu’approche novatrice pour l’enseignement et l’apprentissage au 21e siècle, et est conscient des avantages et des enjeux que représente l’intégration de chacune de leur discipline respective dans la composition de ce programme.

« C’est tout un défi d’intégrer les mathématiques au programme STIAM parce que cette matière est généralement enseignée indépendamment », a précisé M. Leblanc. « Ce n’est pas toujours simple de voir comment les arts peuvent être intégrés à une leçon de mathématiques. Or, STIAM est en train de changer peu à peu cette façon de voir les choses. À l’heure actuelle, les élèves examinent une activité STIAM et sont à même de déterminer la façon d’aborder le volet mathématiques. »

« Tous les jeunes ont des talents artistiques », a déclaré M. Doyon. « Ils sont toujours attirés par les belles choses et les sons. Les arts leur procurent ce sentiment d’émerveillement qui, en plus de faire d’eux des êtres curieux, stimulent leur côté créatif. Les arts sont au cœur de l’approche STIAM. Les élèves ont la possibilité de travailler à un projet puis de prendre du recul afin de voir comment ils pourraient l’améliorer. En outre, ils sont appelés à prendre des risques lorsqu’ils participent au processus de création. »

« Les sciences constituent le fondement du programme STIAM puisque, tout comme elles, ce programme repose sur le questionnement », a indiqué Mme Iatauro. « Le point de départ est toujours une idée issue du quotidien, qui se prête parfaitement à l’approche STIAM et la rend plus authentique. »

« Les sciences constituent le fondement du programme STIAM puisque, tout comme elles, ce programme repose sur le questionnement.  Le point de départ est toujours une idée issue du quotidien, qui se prête parfaitement à l’approche STIAM et la rend plus authentique. »

Mme Iatauro a renchéri en ajoutant qu’elle souhaite que l’enthousiasme démontré par les élèves à l’égard du programme STIAM se transmette aux enseignants. Et à en juger par leur participation en grand nombre aux projets STIAM lors des ateliers organisés cet automne à l’occasion de deux journées pédagogiques des enseignants, tout porte à croire que cet objectif est facilement réalisable.

« La croyance populaire veut que les enseignants soient réticents au changement, mais c’est tout le contraire. En effet, ils sont curieux et ne demandent qu’à être formés », a-t-elle déclaré. « Ils ont une grande ouverture d’esprit et sont prêts à se dépasser pour aller vers STIAM – le nouveau modèle éducatif du 21e siècle. Ils veulent l’adopter et en faire une réalité dans leur classe. »