Allocution inaugurale du président de la CSEM Joe Ortona prononcée le 11 novembre 2020

Joe Ortona
Montréal - vendredi, novembre 13, 2020

Collègues commissaires, Madame Alfonsi, Maître Duhême, membres de la direction et de la communauté de la CSEM, je vous souhaite la bienvenue à la première séance du nouveau conseil des commissaires de la CSEM.

Nous avons tous été élus par les citoyennes et citoyens de notre communauté qui nous ont ainsi confié la gestion et le contrôle de nos écoles en leur nom et dans leur intérêt.

Je suis pleinement convaincu que ce conseil renouvelé fonctionnera avec efficience, honnêteté, intégrité et transparence.

Je n’ai nullement besoin de rappeler à qui que ce soit dans cette salle l’importance d’une saine gouvernance de la commission scolaire. Nous avons tous vu ce qui peut arriver en cas de mauvaise gouvernance ou, pour décrire plus adéquatement la situation à laquelle nous avons été confrontés à la CSEM, en cas de présence de mauvaises personnes dans les organes de gouvernance.

En tant que titulaire d’une charge publique, celle de président et porte-parole officiel de la CSEM, je dois rendre des comptes à la fois au conseil et à la population. En tant que commissaires, vous êtes aussi titulaires d’une charge publique et ainsi responsables envers la population et les uns envers les autres. Cette obligation de reddition de comptes, non seulement devrions-nous la remplir face à la population, mais également face à nous-mêmes.

Nous avons la responsabilité de tenir des séances publiques avec décorum et respect. La population et les membres du personnel de la commission scolaire ne méritent rien de moins. Un coup d’oeil autour de cette table me convainc que nous y parviendrons. Il est entendu que mes propos ici n’ont nullement pour effet de restreindre la liberté d’expression propre à la fonction de commissaire. Les commissaires doivent s’exprimer librement et en toute indépendance durant nos délibérations. Des débats constructifs, menés avec respect et civisme, font partie intégrante d’une saine démocratie.

Nous pouvons être fiers de notre commission scolaire, notamment et surtout pour son taux de réussite scolaire qui demeure le plus élevé dans la province d’année en année. Nos remarquables bénévoles, en majeure partie des parents, connaissent bien sûr notre communauté et les choses extraordinaires qui se passent dans nos écoles; il faut maintenant diffuser ces succès auprès du grand public et, surtout, auprès des familles qui songent au secteur privé. Non seulement notre taux de réussite est le plus élevé parmi l’ensemble des commissions scolaires et des centres de services scolaires du Québec, mais il est aussi élevé que celui du secteur privé. Nous devons montrer que, contrairement à la perception générale, le secteur privé ne réussit pas mieux, du moins que la CSEM. De fait, il n’y a qu’un mince écart entre notre taux de réussite et celui des écoles privées. Et nous offrons des services éducatifs à tous sans distinction.

Lors de la dernière législature, l’Assemblée nationale a adopté une loi interdisant le port de signes religieux à certaines personnes en position d’autorité, y compris le personnel enseignant ainsi que les directrices et directeurs des établissements scolaires, loi qui a été assortie d’une disposition de dérogation (ou clause nonobstant). La CSEM croit à la laïcité et à la séparation entre l’église et l’État. Nous maintenons qu’un État peut être laïque, tout en respectant le droit de toute personne à la liberté de religion. Le port d’un signe religieux par un membre du personnel enseignant ne fait nullement ombrage à sa capacité d’offrir un enseignement de qualité dans un État laïque.

À la CSEM, nous valorisons l’inclusion et la diversité. La loi est contraire aux valeurs de diversité, d’acceptation, de tolérance et de respect des droits de la personne et de la liberté de religion que nous enseignons à nos enfants. C’est pourquoi nous avons contesté la loi 21 devant les tribunaux et je suis fier de présider une commission scolaire de la minorité linguistique qui est solidaire des minorités religieuses à travers le Québec.    

Le gouvernement a aussi tenté d’abolir les seules institutions démocratiques gérées et contrôlées par la communauté anglophone. Nul besoin de préciser que nous n’abandonnerons jamais notre droit de gérer et de contrôler nos commissions scolaires. Je suis fier d’être partie prenante de cette contestation judiciaire et je félicite la direction de l’Association des commissions scolaires anglophones du Québec de s’être portée à la défense de nos droits à l’instruction dans la langue de la minorité conférés par l’article 23 de la Charte canadienne des droits et libertés.

Il est important de contester la loi 40 devant les tribunaux, tout comme il l’est d’agir, en tant que conseil et que commission scolaire, conformément à l’article 23. Toutes nos décisions, de l’administration et la gestion quotidienne de la commission scolaire aux délibérations du conseil, doivent être prises dans cet esprit.

Les commissaires siégeant au comité de gouvernance et de déontologie doivent veiller à ce que nos règlements et politiques, et toutes les règles qui régissent la CSEM, soient totalement conformes à l’article 23.

Le comité consultatif de transport des élèves doit se pencher sur la délimitation des territoires aux fins du transport scolaire pour les écoles de notre réseau qui a été adoptée il y a de nombreuses années selon un mode totalement partisan, et y apporter les changements qui s’imposent. Il doit aussi, si la situation le justifie, lancer une consultation dans l’ensemble de la commission scolaire auprès du comité de parents de la CSEM et des conseils d’établissement dans le but de rendre la délimitation des territoires conforme à la réalité actuelle.

Avec ce nouveau conseil et ce nouveau mandat viennent de nouveaux défis. Bien que l’article 23 nous confère le droit, en tant que minorité linguistique, de gérer et de contrôler notre commission scolaire, nous devons constamment veiller à le faire de manière responsable dans le but premier d’assurer la sécurité et la réussite de nos élèves. Le principal défi du présent mandat sera incontestablement la pandémie. Nous devons déployer tous les efforts possibles pour que nos élèves, le personnel enseignant et tous les autres membres du personnel évoluent dans un environnement sain et sécuritaire en tout temps.

J’entrevois les prochaines années avec espoir. Je sais que nous pouvons tous travailler ensemble. Toutes les personnes présentes à cette table, et toutes celles qui regardent et écoutent à distance sont engagées à faire en sorte que chaque fille et chaque garçon puissent réaliser leur plein potentiel. Nos élèves demeureront notre grande priorité, et nos valeurs fondamentales resteront celles de travailler dans l’intérêt primordial de nos enfants. Chers collègues commissaires, les membres du comité de parents et de la communauté dans son ensemble vous ont confié la tâche de présider aux destinées de la commission scolaire au cours des prochaines années. Ils ont confiance que vous saurez travailler ensemble pour relever les défis qui se poseront. Il faudra beaucoup d’efforts et de détermination pour trouver des terrains d’entente.  

Souvenons-nous que nous sommes ici aujourd’hui en raison des générations qui nous ont précédés, qui ont rêvé d’un avenir meilleur et ont sacrifié leur présent pour notre demain. C’est maintenant à nous de prendre la relève. Comme l’a dit Franklin D. Roosevelt : « Nous ne pouvons pas toujours préparer l’avenir pour nos jeunes, mais nous pouvons préparer nos jeunes pour l’avenir. »

Il ne saurait y avoir de meilleur moment pour le faire. Mettons-nous donc au travail sans plus tarder!

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